22/9/2022

La blockchain, ou chaîne de blocs en anglais, est une technologie qui a fait son apparition avec les cryptomonnaies. Depuis, cette technologie a trouvé de nombreuses applications dans divers domaines de la vie quotidienne. Du secteur de l’éducation à la santé, en passant par les industries automobiles, la blockchain est présentée comme étant un élément porteur d’innovation. Depuis quelques années, de nombreux chercheurs s’intéressent à l’usage de cette technologie dans le secteur du vote en ligne. Est-elle fiable ? Peut-elle optimiser la sécurité des scrutins ? Quels sont ses éventuels points forts et points faibles dans le domaine du vote numérique ? Pour répondre à ces questions, retrouvez dans le présent guide tout ce qu’il faut savoir sur la place de la blockchain dans le vote en ligne.

image vote en ligne
un système d’élection dans la blockchain a recours à différents types de technologies pour pouvoir fonctionner

Voter avec la technologie blockchain : comment ça marche ?

Du point de vue technique, un système d’élection dans la blockchain a recours à différents types de technologies pour pouvoir fonctionner. Il s’agit plus précisément de plusieurs composants du système, à savoir : 

  • Une interface utilisateur qui se présente sous la forme d’un site web ou d’une application mobile ;
  • Une base de données servant au stockage de différentes informations ;
  • Un centre d’identification des électeurs ;
  • Un backend servant à l’implémentation des fonctions du système ;
  • Une blockchain assumant les fonctions d’enregistrement des votes ;
  • Plusieurs serveurs d’hébergement et APIs.

Concernant les étapes à suivre pour voter en ligne lors d’une élection avec la technologie blockchain, celles-ci s’avèrent relativement simples. 

Tout d’abord, l’électeur doit se connecter à l’application prévue pour les votes. Une fois connecté, il doit effectuer une demande de bulletin numérique. Arrivé à cette étape, l’application va alors demander à l’électeur de décliner son identité. Pour cela, l’électeur fournir doit alors fournir une pièce d’identité valide et répondre à des questions aléatoires posées via une courte vidéo.

Une fois l’identité de l’électeur confirmée, celui-ci peut alors procéder au vote proprement dit. Le vote sera inscrit et enregistré dans la chaîne de blocs. Ensuite, l’électeur recevra via son smartphone une confirmation de la prise en compte de son vote.

Voter avec la technologie blockchain : un moyen de rétablir la confiance des gens dans les processus électoraux

La technologie blockchain intéresse les développeurs de solutions de vote en ligne grâce à son caractère à la fois vérifiable, inviolable et décentralisé. Lors des scrutins, la blockchain permet ainsi : 

  • De garantir l’immuabilité des données, permettant ainsi de prévenir les éventuels cas d’effacement et de perte d’enregistrements de données ;
  • D’assurer et de vérifier la transparence des résultats ;
  • De faciliter la vérification de l’horodatage du vote grâce à la transaction inscrite dans la chaîne de blocs.

Bref, des arguments qui répondent au critère de transparence requis pour tous les scrutins et qui donnent la possibilité aux électeurs de vérifier que leur vote est bien pris en compte par le système. Un fait qui, notons-le, constitue un véritable atout, car la majorité des électeurs ont commencé à perdre la confiance qu’ils avaient dans la comptabilisation des votes via les bulletins en papier.

Il convient également de préciser que cette possibilité de vérification de vote rend possible l’audit des élections sur la blockchain. Cela permet alors de garantir la légitimité du scrutin.

Enfin, la vérification systématique d’identité lors de chaque élection s’avère parfaite pour assurer l’unicité des votes. 

image de vote électronique
Les systèmes de vote par blockchain doivent encore passer par de nombreux tests

Voter avec la technologie blockchain : des essais prometteurs… ou pas

Le vote avec la blockchain n’est pas resté qu’au stade théorique. En effet, depuis quelques années, plusieurs États y avaient déjà recours afin de tester la fiabilité de cette technologie.

Les résultats de ces essais se sont avérés mitigés. En effet, si quelques-uns affichent des rendus prometteurs. D’autres, en revanche, ont donné lieu à des résultats qui sont loin d’être satisfaisants.

Parmi les tests prometteurs, il y a celui réalisé dans l’État de Virginie-Occidentale pendant les élections de mi-mandat en 2018. Lors de ce test, plus d’une centaine de militaires éparpillés dans 24 pays étrangers ont pu prendre part aux élections grâce à une application conçue par la société Voatz. 

Ce procédé a reçu de nombreux avis positifs de la part des votants. En effet, ils ont été impressionnés tant par la simplicité que par la sécurité offerte par ce système de vote. D’ailleurs, en termes de sécurité, Voatz n’a pas hésité à communiquer que les tentatives de piratages se sont toutes soldées par un échec.

Un autre essai dans les Yvelines, par l’intermédiaire d’une solution développée par AVosVotes a également eu lieu. Cependant, les résultats de ce test ne sont pas aussi prometteurs que le premier. En effet, à la suite d’un audit réalisé par François-Xavier Thoorens, expert en cybersécurité et cofondateur d’Ark, plusieurs lacunes de sécurité ont été relevées. Ces lacunes concernent, notamment le contournement des processus d’identification des votants ainsi qu’une possibilité de bourage au niveau des urnes.

Bref, avant d’être tout à fait fiables, les systèmes de vote par blockchain doivent encore passer par de nombreux tests. Les mesures de sécurité doivent notamment être renforcées afin que les solutions développées puissent respecter les 3 caractéristiques essentielles du vote, à savoir l’unicité, le secret et la transparence.